LES MALADIES BACTÉRIENNES
La plupart des maladies sont dues au surpeuplement, au manque d'hygiène et à des erreurs commises dans l'alimentation : manque de matières minérales et de vitamines, manque ou excès de protéines. L'animal malade ne mange pas, il est inerte, les plumes ébourriffées, les ailes pendantes.
Il faut isoler immédiatement les malades. Dans la plupart des cas, on a intérêt à consulter un vétérinaire ou à sacrifier l'animal malade, si aucun traitement n'est efficace.
LES SALMONELLOSES (ou paratyphoses)
Une des affections les plus redoutées. Il existe beaucoup d'espèces de salmonelles dont toutes ne sont pas pathogènes. Chez le pigeon les cas de maladie sont souvent le fait des souches de salmonella typhimurium ou Salmonella enteritidis. Beaucoup de pigeons ont en eux une souche de salmonelle sans pour autant développer la maladie qui pourra se déclarer en cas de stress.
Contamination :
Par contact avec d'autres oiseaux, des rongeurs, par l'eau, par l'homme, par une nourriture contaminée et par les fientes.
Traitement : antibiotiques. consulter un vétérinaire.
LA CHLAMYDIOSE (ou ornitho-psittacose)
Maladie due à une bactérie intracellulaire : Chlamydia psittaci. C'est une maladie transmissible à l'Homme et à l'animal (zoonose). Cette maladie a été retrouvée sur 139 espèces d'oiseaux et de nombreux mammifères.
Symptômes : Ceux d'une affection respiratoire : conjonctivite, rhinite, difficulté à respirer, toux. Les oiseaux sont en boule, les plumes hérissées. Les yeux et les narines laissent apparaître des sécrétions souvent jaunâtres. Dans certaines formes plus aiguës une diarrhée se manifeste.
Contamination :Par voie aérienne, par le lait de jabot.
traitement : antibiotiques. consulter un vétérinaire
LA STAPHYLOCOCCIE
Les staphylocoques sont souvent observés dans la flore normale du pharynx du pigeon. C'est un agent de complication d'une maladie respiratoire. Germes pouvant être pathogènes : Staphylococcus aureus, Staphylococcus intermediusSymptômes :
Staphylococcus aureus , présent naturellement sur la peau, peut à l'occasion d'une blessure entrer dans l'organisme. Trois cas possibles :
- 1° cas : il reste localisé dans la plaie. Il élabore des toxines nécrosantes qui produisent une croûte hémorragique assez difficile à soigner
- 2° cas : il gagne les articulations où il développe des arthrites.
- 3° cas : il pénètre dans le sang et la moelle osseuse. Septicémie et mort brutale.
Une désinfection des plaies plus une antibiothérapie. Consulter un vétérinaire.
LA STREPTOCOCCIE
Germe en cause : le plus fréquent est Streptococcus bovis.
Symptômes :
Ils sont non spécifiques et variables :
- cas graves : septicémie et mort rapide
- cas moins graves : arthrites chroniques, incapacité à voler, anorexie, fientes vertes, etc.
LA PASTEURELLOSE (ou choléra aviaire)
De nombreuses espèces de pasteurelles sont présentes en temps normal dans la gorge d'un pigeon. Elles deviennent pathogènes à la suite d'un stress. Agent en cause : Pasteurella multocida, Pasteurella septica
qui sont les plus courantes.
Symptômes : Maladie plus ou moins grave suivant l'état du pigeon.qui sont les plus courantes.
Forme courante peu grave :
maladie respiratoire, inflammation du larynx et de la trachée, conjonctivite et toux.
Forme grave :
les pasteurelles envahissent l'organisme et se retrouvent dans la circulation sanguine. Il s'ensuit une septicémie et une mort rapide, c'est la forme appelée choléra. Traitement : antibiotiques consulter un vétérinaire.
LA TUBERCULOSE
Maladie rare chez le pigeon. Agent en cause : bacille de Koch
Symptômes :
D'évolution très lente elle est difficile à diagnostiquer. On note un amaigrissement très lent et quelques diarrhées.
Traitement :D'évolution très lente elle est difficile à diagnostiquer. On note un amaigrissement très lent et quelques diarrhées.
aucun. Méthode conseillée : euthanasie de l'ensemble de la colonie, les malades aussi bien que ceux qui ont été en contact avec les pigeons malades.
LES MYCOPLASMOSES
Agents en cause : Mycoplasma columbinum, Mycoplasma columborale, Mycoplasma columbinasale Ces germes sont trouvés dans les pharynx de pigeons ayant des troubles respiratoires. Leur seule présence ne permet pas de présager de leur caractère pathogène. Il est assez fréquent de les voir associés à d'autres germes pathogènes, faut il considérer ce germe comme un germe de contamination secondaire ?
Symptômes : Pas de symptômes spécifiques. Dans toute affection respiratoire on pourra suspecter leur présence. Traitement : antibiotiques consulter un vétérinaire
Les Trichomonas font de la résistance
Une maladie ancienne. La trichomonose est une maladie ancienne, elle a été décrite pour la première fois en 1878 en Italie par Rivolta. Cette maladie est due à un parasite muni de quatre flagelles, un protozoaire dénommé Trichomonas gallinae. Quatre-vingt pour cent des pigeons adultes sont porteurs de ce parasite au niveau des voies digestives supérieures souvent sans présenter de grands symptômes. Ce parasite peut être observé au moyen d'un microscope dans la salive des pigeons porteurs. (fig. 1) Les pigeons adultes infestés présentent souvent de légers symptômes: un manque de forme, une gorge enflammée et glaireuse, des temps de volées réduits. Une forme de maladie grave s'observe beaucoup plus souvent chez les pigeonneaux. La transmission se fait généralement par voie directe de bec à bec au moment du gavage et les blessures légères de la muqueuse buccale peuvent servir de porte d'entrée pour le parasite. Ce dernier envahit alors l'entièreté de l'organisme et provoque une maladie grave parfois mortelle, caractérisée par des abcès au foie, dans les gros vaisseaux, à la base du cœur. Dans ce dernier cas le pigeonneau souffre de difficultés respiratoires mais indépendantes, malgré les apparences d'une affection respiratoire. Cette difficulté à respirer est parfois simplement provoquée par la compression mécanique de la trachée par de gros abcès de l'œsophage ou du jabot. La trichomonose fait souvent partie d'un complexe infectieux. Des lésions varioliques ou herpétiques sont généralement compliquées par des Trichomonas qui profitent ainsi de la lésion virale comme porte d'entrée pour pénétrer la circulation. Parfois des infections bactériennes s'ajoutent aggravant ainsi fortement le tableau clinique. Mais les Trichomonas sont capables de provoquer des petites ulcérations sur les muqueuses du jabot et d'ouvrir ainsi ses propres portes d'entrée; certaines souches de Trichomonas le font plus facilement que d'autres, elles sont plus "agressives".. Inégalité des pigeons vis à vis de la trichomonose.. Tous les pigeons ne sont pas égaux devant la trichomonose. 1. L'âge du pigeon. Plus le pigeon est jeune moins il est résistant à cette parasitose. En effet le pigeon est capable de développer une solide résistance contre ce parasite. Des essais de vaccinations de pigeons ont d'ailleurs démontré que des oiseaux vaccinés étaient devenus résistants à la forme grave de la maladie mais qu'ils restaient porteurs de Trichomonas au niveau du jabot. Les premiers essais d'immunisation de pigeons que j'ai réalisés dernièrement ont reproduit ces mêmes résultats. 2. Les différentes souches de Trichomonas. Le pouvoir pathogène des souches est variable. Ceci fut confirmé par l'étude réalisée à la Clinique aviaire de la Faculté de Médecine Vétérinaire de l'ULg sur 31 souches provenant de colombiers différents. Sept souches sur 31 étudiées détruisaient en 72 heures plus de 60% d'un tapis cellulaire de fibroblastes d'embryons de poulet. Treize souches étaient peu pathogènes (moins de 20% du tapis détruit) et les onze autres souches étaient moyennement pathogènes (entre 20 et 60% du tapis détruit). Les Trichomonas font de la résistance. Dès 1990, des échecs de traitements aux nitro-imidazoles ont été signalés en Hollande par Lumeij et Zwijnenberg. La dose de ronidazole actuellement utilisée est deux fois plus élevée que celle établie en 1975 par Hauser dans une étude portant sur le traitement de 16000 pigeons. Généralement, la résistance observée n'est pas spécifique d'un produit mais s'exerce également vis-à-vis d'un ou plusieurs autres (Benazet et Guillaume, 1971, Franssen et Lumeij, 1992). Donc quand une souche résistante est "apparue" dans un colombier rien ne sert de multiplier les traitements avec différents imidazoles. Chaque situation est particulière et doit être étudiée en concertation avec votre vétérinaire. Traitons les pigeons efficacement. Le traitement est réalisé par l'administration orale de dérivés imidazoliques, tels que l'aminonitrothiazol, le métronidazole, le dimétronidazole, le nimorazole, le carnidazole et surtout le ronidazole qui est certainement l'un des produits le plus efficace et le moins toxique . Toutefois ces produits figurent dans l'annexe IV (substances interdites) de la réglementation européenne et pour des raisons de santé publique leur usage doit donc être strictement réservé aux pigeons voyageurs. Inghelbrecht et ses collaborateurs ont démontré qu'un traitement efficace avec le dimétridazole par comprimés (1 comprimé par jour et par pigeon) devait avoir une durée d'au moins trois jours. De plus il faut être prudent lors de l'administration de dose unique sous forme de comprimés car l'efficacité est influencée par l'état d'alimentation du pigeon. En effet à jeun, le comprimé est rapidement digéré et la persistance du principe actif est plus faible, ce qui diminue l'effet curatif (Baert et collaborateurs, 1990). Certains auteurs pensent que ce mode de traitement à dose unique pourrait jouer un rôle dans l'apparition des phénomènes de résistance, suite à une action curative incomplète (Franssen et Lumeij, 1992). Les traitements répétés toutes les trois semaines, comme le conseillent certains colombophiles, souvent effectués à des doses faibles et pendant des temps trop courts (1 ou 2 jours), ont certainement facilité l'installation d'une pareille situation. En conclusion, beaucoup de colombophiles doivent modifier leurs habitudes et réprimer leurs envies de médicamentation préventive. Ainsi les traitements contre la trichomonose doivent être d'une durée d'au moins cinq à sept jours et à la dose adéquate prescrite par le vétérinaire. Ces traitements doivent être réservés en priorité aux pigeons présentant des symptômes ou des mauvaises performances sportives. Afin de favoriser l'immunisation (résistance à la maladie) des pigeons, le simple portage de Trichomonas ne devrait plus être associé à un traitement systématique, sauf pendant la période de couvaison afin d'éviter la contamination des jeunes plus sensibles que les adultes. Les traitements aveugles de rappel au retour des concours pendant un jour ou deux ne devraient plus être pratiqués si on veut éviter une augmentation de la résistance de Trichomonas aux imidazoles, ce qui rendrait problématique le traitement de cette parasitose. Je tiens également à remercier M. Jorissen (Pharmacien industriel) pour le soutien financier apporté à cette étude. |